Sorare s’engage à faire évoluer son offre après la mise en garde du régulateur des jeux


Nicolas Julia, le patron de Sorare, au Web Summit de Lisbonne, en novembre 2021.

La start-up française Sorare, créatrice d’un jeu en ligne d’échanges de cartes de sportifs reposant sur les objets numériques uniques (NFT), s’est engagée à « faire évoluer » son offre dans l’attente « d’une adaptation de la législation », a annoncé vendredi 18 novembre l’Autorité nationale des jeux (ANJ). A l’issue d’une période « d’échanges approfondis » commencée en mars entre l’ANJ et Sorare, le collège de l’ANJ a estimé que « les doutes sérieux au regard de la législation sur les jeux d’argent que suscite une partie de l’offre de la société », celle de tournois de cartes, justifiait « une évolution rapide de celle-ci », a rappelé le régulateur dans un communiqué.

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« La société a répondu à cette demande en proposant une solution renforçant l’accès gratuit à ces tournois », a-t-il ajouté. Une telle évolution de l’offre de Sorare « devra être opérationnelle au plus tard le 31 mars prochain », a-t-il encore prévenu.

Cette jeune pousse française, valorisée à 4,2 milliards d’euros, se positionne au croisement de secteurs très dynamiques : le « gaming », les NFT, cartes numériques uniques qui reposent sur la blockchain, et les ligues sportives virtuelles, plus connues sous l’appellation « fantasy sports ». Les cartes uniques de chaque joueur sont vendues aux enchères par Sorare, et c’est là que l’entreprise réalise ses gains. Le record est détenu par une carte unique du footballeur norvégien Erling Haaland, vendue plus de 600 000 euros.

« Etape transitoire »

Etablie à Paris et à New York, Sorare revendique au total plus de 2 millions d’utilisateurs dans le monde et 280 clubs et organisations sportives partenaires, dont la ligue nord-américaine de basketball (NBA). Egalement dans le viseur des autorités au Royaume-Uni, la société, qui refuse d’être assimilée à un jeu d’argent, arguant avoir inventé une nouvelle activité économique, a aussi été bloquée en Suisse.

La décision de l’ANJ constitue toutefois « une étape transitoire » avant « l’adoption d’une solution pérenne qui passe par une adaptation de la législation pour faire entrer ces nouvelles activités relatives au Web 3 [terme qui désigne la révolution des usages d’internet] dans le cadre de la régulation opérée par l’ANJ », a souligné le régulateur.

« C’est quelque chose d’extrêmement positif de voir qu’on a un régulateur qui sait accompagner l’innovation et qui sait reconnaître le besoin de faire évoluer les textes, qui ne sont pas nécessairement adaptés aux évolutions des usages et des technologies », a réagi Nicolas Julia, le cofondateur de l’entreprise.

Le Monde avec AFP



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